Description
La rencontre interreligieuse représente une exigence qui doit être incarnée pour inverser la folle logique de guerre de la mondialisation-marchandisation du monde et les replis pseudo-identitaires, pseudo-religieux et pseudo-éthniques. Le monde multipolaire dont beaucoup souhaitent l’avènement ne pourra émerger que si cette rencontre s’intensifie. Mais pour œuvrer à la synergie – conviviale, égalitaire, et féconde – entre les diverses cultures spirituelles de l’humanité, il est nécessaire de se dessaisir de cette prétention à incarner l’Absolu, à en faire sa « propriété privée ». C’est là tout le mérite de cette antique théologie – l’« apophase » -, à laquelle ce cours est consacré, que de rappeler cette vérité. Cette théologie affirme l’impossibilité d’une saisie conceptuelle de l’essence de Dieu ou du Principe. Elle est dite « négative » pour signifier que Dieu demeure l’ineffable, l’« Au-delà de tout » (Grégoire de Naziance). La démarche apophatique irriguera plusieurs religions et de nombreux courants mystiques, intellectuels, depuis les premiers siècles de notre ère jusqu’à nos jours, de Plotin et Damascius à l’admirable Irlandais Jean Scot l’Erigène et l’école de Cologne d’inspiration eckhartienne, des Pères de l’Église aux visionnaires de l’islam. Une spiritualité de l’humilité en somme.